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Je suis née à Paris, au coeur de l'hiver 1969.

Enfant, c’est avec ma grand-mère que j’ai appris à tricoter. Elle avait toujours un ouvrage en cours. Durant les vacances, c’est à ses côtés que je me suis initiée. Mes premiers modèles ont été les siens, ceux qui se transmettent de génération en génération.

Le tricot c’est le fil du temps, la boucle entre les âges. Dans les archives des grands-mères d’antan, glanées dans les vides-greniers, je suis toujours émue par les annotations manuscrites que je trouve parfois, telles de précieuses recettes familiales qui évoquent des moments de vie intime : " Poncho pour Martine, monter 52 mailles… ". Tricoter c’est toujours raconter une histoire.

Si j’ai toujours su tricoter, je n’avais pas imaginé que cela deviendrait aussi prenant. Pourtant, après quelques années passées dans l’administration publique et deux ans dans une start-up, à 32 ans, c’est naturellement que je suis revenue à la source, au geste ancestral de la maille tricotée qui s’inscrit comme une pause dans le temps. Une pause pour faire et réfléchir autrement à la valeur des choses.

Depuis mes premiers modèles en 2002, j’ai privilégié le confort et l’esprit pratique dans l’élaboration des vêtements. De nombreuses pelotes plus tard, tous mes tricots sont toujours à la main, c’est ce qui fait leur charme, et je veille personnellement aux finitions.

Ainsi les pantalons, les combinaisons, les vestes sont conçus pour éviter les coutures. On y gagne en confort et en moelleux. En outre, le vêtement, plus souple et non contraint par les coutures, grandira avec l’enfant… c’est aussi ça le plus d’un vrai tricot à la main.